Loi Évin et Influenceurs

Guide pour les médias ludiques

Que dit la Loi Évin ?

Loi française daté de 1991, elle interdit de faire de la publicité pour l’alcool au sens large sur les médias destinés au grand public.

Depuis la loi HPST (hôpital, patients, santé, territoires) de 2009, une publicité sur internet est toutefois autorisée sous conditions. Elle ne doit pas être intrusive ni être insérée avec un contenu (pas de pré-roll ni de bannière interstitielle) et ne peut pas viser directement les jeunes ou les sites consacrés au sport.

En pratique, cela signifie qu’un placement de produit en vidéo, sur un site ou sur un réseau social doit respecter des règles strictes. Les sanctions s’appliquent non seulement aux producteurs d’alcool mais à toute personne ou structure qui promeut un produit alcoolisé, même sans lien direct avec la marque.

Contenus interdits ou limités

Afin d’éviter la banalisation de l’alcool, la loi et les règles de l’ARPP (Autorité de régulation professionnelle de la publicité) imposent une série de restrictions dans la mise en scène.

Les contenus suivant sont explicitement interdits :

Exemples ludiques à ne pas faire

Filmer un jeu de société pendant qu’on consomme un verre d’alcool, même sans inviter le public à boire, est illégal car cela valorise la consommation et associe l’alcool au plaisir du jeu.

De la même manière, montrer une partie de jeu avec des joueuses ou joueurs buvant de l’alcool ferait clairement l’objet d’une interdiction (scène festive et incitative).

Un éditeur de jeu, une marque ou un média qui organise un concours « jeu + bouteille offerte » viole la loi. Offrir de l’alcool en tant que cadeau promotionnel est interdit.


Exemples ludiques autorisés et bonnes pratiques

Citer l’histoire d’une marque de bière artisanale, parler de l’évolution des tavernes dans l’histoire des jeux de rôle ou évoquer des boissons d’époque. Le contenu se concentre sur des faits (degré, composition) et cite les sources.

Présenter des bars ludiques sans inciter à la consommation. Mentionner les horaires, l’ambiance, les jeux proposés et rappeler que l’abus d’alcool est dangereux pour la santé.


Un éditeur ou un média participant à un salon ou à un festival de jeux proposant de l’alcool doit faire attention aux images ou vidéos qu’il utilisera pour sa communication et ses contenus liés à l’évènement.

Pas d’images, ni de promesse de plaisir ou de convivialité.

Si une marque d’alcool est partenaire de l’évènement, se limiter à annoncer la présence du partenaire.

Pourquoi ces règles comptent pour le secteur ludique ?

Le jeu de société est synonyme de convivialité et de partage, ce qui peut facilement conduire à associer un produit alcoolisé à l’univers ludique. Pourtant, la moindre incitation à consommer de l’alcool dans vos contenus peut vous exposer à des poursuites pour publicité illicite. Cela concerne autant les médias / influenceurs que les éditeurs ou les bars à jeux.

La loi Évin s’applique pleinement aux réseaux sociaux et au marketing d’influence, y compris dans le secteur du jeu de société. Les risques juridiques sont réels et les sanctions peuvent être sévères. En respectant les règles (information neutre, absence de mineurs, aucune incitation), en encadrant vos partenariats et en privilégiant la transparence, vous protègerez votre communauté et contribuerez à une pratique responsable de la création de contenu dans le secteur ludique.

Pour aller plus loin, n’hésitez pas à consulter notre Guide juridique de l’influence, qui détaille les obligations générales des médias, influenceurs et de leurs partenaires.